« ECO – FIL VERT » Namur – De septembre 2022 à juin 2023
De l’Abattoir de Bomel au Jardin d’Antoine de l’asbl Empreintes
Dans le fonctionnement même du Centre d’Expression et de Créativité Ateliers’Bis, utiliser des « bouts de ficelle » fait partie de l’ADN.
Que ce soit pour des raisons économiques (sûrement) mais surtout depuis toujours par soucis du réemploi, du durable, de créer l’existant.
De plus utiliser la créativité pour apporter sa vision du monde, de ses évolutions, de ses préoccupations, de ses engagements est intrinsèque à nos pratiques.
L’écologie ne saurai faire exception et parcourant si ce n’est l’ensemble des créations au sein de CEC, c’est un pilier des débats et des thématiques abordées.
Des projets par dizaine entrent dans ce fil vert, quelques derniers en date …
En cette saison 22-23 on peut extraire deux exemples :
« Le petit peuple de l’arbre »
La réalisation de l’atelier régulier Au cube
Écouter la forêt qui pousse plutôt que l’arbre qui tombe.
Hegel
L’importance de prendre soin, de soi, des autres, de la nature. Ensemble. Ces ateliers ont été une ode à la planète à ses habitants végétaux, animaux, minéraux.
Au-delà de la conscientisation écologique, le besoin pour les artistes était de travailler sur le merveilleux, l’enchantement et la fabuleuse résilience de la nature.
Une façon de ne pas se voiler la face, de faire face en contribuant à construire un « discours » poétique et à lutter contre l’éco-anxiété croissante.
Il s’agit aussi d’une exploration physique de la verticalité et l’horizontalité, qui engendre une conscience de soi, dans le monde et une connexion entre chacun.
Plusieurs sources antistatiques mais aussi « politiques » ont nourri ce travail :
- Le livre « Arbres, 100 photos pour la liberté de la presse » de Reporters sans frontières.
- Le film « Le sel de la terre » de Wim Wenders
- Le documentaire sur le photographe Sebastao Solgado
- …
L’objectif de cet ensemble d’ateliers est de souligner le positif de cette période morose tout en découvrant de nouvelles techniques artistiques.
- Présentation de l’artiste Jephan de Villiers grâce au livre : “Jephan de Villiers” L’Avis d’artiste / Grandir
Réalisation d’un petit monde habité, hors duquel poussent des arbres :
Création d’un monde imaginaire dans un bac à roulettes rempli d’une terre fertile à la création, et conçu pour l’atelier.
Travail du corps : “traversée de la jungle” exercice pour explorer le passage de l’horizontal au vertical, soit les différents niveaux. À travers un travail du corps, les enfants imaginent les mouvements de l’arbre, puis de l’arbre dans la forêt.
S’inspirer des photos pour se mouvoir comme un arbre, selon ses caractéristiques.
Méditation guidée pour trouver “son arbre”, danser en étant habité par “son arbre”, le dessiner. S’attarder sur la sensation de l’arbre dans son corps.
Réalisation de la base du petit peuple : installation du terreau dans le bac, puis chacun pose le caillou qu’il a apporté pour créer le relief du pays imaginaire.
Par cette installation scénographique, les enfants racontent « L’histoire de ce petit peuple qui fertilise le sol et fait pousser les arbres”
Ils ont été amenés au cours des séances suivantes, à raconter cette histoire par le corps en mouvement, la manipulation de branches et le jeu.
Travail du corps : ancrage enracinement, travail sur les racines et la verticalité.
Création des petits personnages grâce aux éléments naturels glanés, apportés par les enfants et les artistes-animateurs, et la mie de pain comme base pour les visages + préparation des branches en osier qui seront nos arbres.
Tatakizome avec des feuilles d’arbres glanées par les enfants et les artistes-animateurs.
Monotype avec des feuilles d’arbres glanées par les enfants et les artistes-animateurs.
Assemblage des feuilles réalisées en monotype ou tatakizome sur les arbres, par différentes techniques de couture au fil et/ou au fil de fer.
« Un jardin en ville » Un écrin pour faire du lien
Fresque réalisée avec l’artiste Mélanie Mertens, Utopyk Studio,
dans le cadre du Projet Socio Artistique « Aller Vers » en partenariat avec Empreintes asbl.
Le Jardin d’Antoine situé dans le quartier de Bomel était jusqu’aujourd’hui resté un lieu quelque peu discret et secret. À partir de cet été, il en sera tout autrement !
Au côté de l’asbl Empreintes le Cec Ateliers’Bis s’est lancé dans une consultation citoyenne afin de connaitre l’avis des habitants du quartier et de Namur sur leurs envies en termes d’utilisation, d’aménagements, d’activités, d’illustrations de ce qu’est pour eux « un jardin en ville ».
C’est que ce jardin clos situé sur l’ancien fort Saint-Antoine, construit par Vauban au XVIIe siècle, vient d’opérer une impressionnante métamorphose. Une fois passé la petite porte d’entrée du 43 rue de Bomel, un véritable lieu de détente, de reconnexion à la nature et de partage des savoirs se révèle aux visiteurs tout autour d’une zone de biodiversité avec sa mare, d’un potager en mode permaculture, de pelouses et de bancs placés dans l’ombrage des arbres, ou encore d’un promontoire offrant une vue méconnue sur la citadelle et la ville.
Le Jardin d’Antoine est porté par l’asbl Empreintes — active dans le champ de l’éducation à l’environnement — et financé par la Ville de Namur à travers son budget participatif créé en 2021 pour soutenir les initiatives citoyennes qui impactent le cadre de vie. Des citoyen·n·e·s qui se sont exprimé·e·s sur la nouvelle vie à donner à cet écrin lors de rencontres avec toute une série d’associations du quartier, elles-mêmes garantissant de cette manière la participation de leurs publics respectifs, issus de milieux culturels variés. Et quand on sait ce que le processus aura déjà permis en termes de développement d’échanges, de liens humains et de participation citoyenne, nul doute que la suite sera prometteuse !
Fort de la consultation citoyenne précitée le projet du jardin d’Antoine et de ce que l’ECE y vivra s’étaye : Un jardin est un espace de vie au propre comme au figuré. Il s’entretient et s’anime. « Au Jardin », projet dans le projet « Aller Vers », passera par des rencontres, des jeux, des formations, des fêtes ou encore par de l’expression culturelle et artistique. Ce sera l’affaire de chacun·e : habitant·e·s, associations, écoles !
L’expression culturelle et artistique, parlons-en. Une première étape a déjà été franchie avec la réalisation d’une fresque on-ne-peut-plus fleurie par l’artiste Mélanie Mertens (Utopyk Studio) et une dizaine de participant·e·s réuni·e·s à la suite d’un appel lancé par notre Centre d’Expression et de Créativité “Ateliers’Bis”. D’autres moments au jardin sont prévus autour d’histoires, de guitares, de chants d’oiseaux…